Monde agricole par Hortense Foillard

Comment optimiser les prairies pour les ovins ?

Comment optimiser les prairies pour les ovins ?

Améliorer la qualité du pâturage est un enjeu de taille pour les éleveurs ovins et caprins. Type de pâturage, type de cultures broutées, temps de pâture, période ou saison, apports éventuels : de nombreux paramètres sont à prendre en compte pour optimiser l’alimentation des troupeaux. 

En France, le pâturage ovin souffre du manque de terres et de fourrages de qualité. Pour améliorer le pâturage, la santé et le bien être des moutons, mais aussi la rentabilité financière de l’exploitation, des solutions accessibles peuvent être mises en place. 

Voici les étapes qui doivent être mises en place pour optimiser les prairies des cheptels ovins :

  1. Analyse du sol : Avant de commencer à planifier l'amélioration de vos prairies pour les ovins, il est important de connaître les caractéristiques du sol. Une analyse du sol permettra de déterminer les niveaux de nutriments, d'acidité et de texture du sol, ce qui peut aider à identifier les amendements nécessaires pour améliorer la qualité des pâturages.
  2. Choix des espèces végétales : Certaines espèces végétales conviennent mieux aux ovins que d'autres. Les graminées comme le ray-grass anglais, la fétuque élevée, le dactyle pelotonné et la luzerne sont souvent utilisées pour les prairies d'ovins. Elles fournissent une bonne source de nourriture pour les animaux et sont résistantes aux piétinements.
  3. Rotation des pâturages : La rotation des pâturages est essentielle pour éviter la surpâturage et maintenir une qualité de pâturage constante pour les ovins. Cela permet également de préserver les zones d'alimentation pour la prochaine saison.
  4. Fertilisation : Les prairies doivent être fertilisées régulièrement pour maintenir une croissance constante des plantes. Les engrais riches en azote sont particulièrement importants pour maintenir la croissance des graminées.
  5. Gestion de l'eau : Les moutons et brebis ont besoin d'une source d'eau propre et fraîche. Assurez-vous que l'accès à l'eau est facile pour eux et que les points d'eau ne sont pas trop éloignés.
  6. Surveiller la santé des ovins : Les ovins peuvent être sensibles aux parasites et aux maladies. Il est nécessaire de surveiller régulièrement leur santé pour éviter toute propagation de maladies.

Ces jalons permettent d'optimiser les prairies pour les ovins et améliorer la qualité de vie des animaux tout en augmentant la productivité d'un élevage.

Voici 10 propositions supplémentaires pour aller plus loin et optimiser les prairies pour les ovins. 

  1. Le pâturage tournant et ses différentes versions
  2. Le techno-pâturage, 2 jours par parcelle d’herbe
  3. Introduire de nouveaux mélanges prairiaux
  4. L’agrivoltaisme : un troupeau sous les panneaux
  5. Le pâturage additionnel et ses différentes formes
  6. Comment faire pour conduire le pâturage dans les vergers?
  7. Le pâturage ovin dans les vignes
  8. Le pâturage des ovins en système céréalier
  9. Le colza d’hiver : un exemple de pâturage d’interculture
  10. Essayer la mixité ovin-bovin

1. Le pâturage tournant et ses différentes versions 

Le pâturage tournant dynamique consiste à faire tourner un élevage ovin entre plusieurs parcelles de terrains, afin de permettre aux prairies de se renouveler. 

Il existe différents types de pâturages dits tournants selon le temps de présence des troupeaux sur chaque parcelle et le temps de repousse des cultures et prairies : 

  • Le pâturage tournant consiste en un temps de présence de 3 à 5 jours et un repos de 30 à 45 jours ;
  • Le pâturage tournant dynamique est plus rapide, entre une demi journée et trois jours de présence et entre 20 et 100 jours de temps de repos ;
  • Le techno-pâturage, parfois appelé “pâturage fil avant-fil arrière”, dont une des spécificités est la charge importante des brebis à l’hectare. 

Les temps de pâture et de repos dépendent des prairies disponibles, de l’état des terrains et des conditions climatiques de la région. 

2. Le techno-pâturage : 2 jours par parcelle d’herbe

Aussi appelé conduite de pâturage fil avant-fil arrière, le techno pâturage est une technique qui consiste en une rotation tous les deux jours sur des petites parcelles chargées (entre 500 et 1000 brebis à l’hectare).  Ce modèle de pâturage permet d’atteindre près de 90 % des besoins du troupeau en fourrage. 

Il faut prévoir d’aménager les parcelles avec chemins d’accès et clôtures pour préserver le bon déplacement de l’élevage. Des cages d’adoption mobiles peuvent être utilisées pour encourager l’adoption des jeunes par les brebis sans agneau. 

3. L’agrivoltaïsme : un troupeau sous les panneaux 

Coupler solaire et pastoralisme a du bon. Avec le développement des énergies renouvelables, il est possible de proposer un contrat entre éleveur ovin et producteur d’énergie solaire. Les parcs photovoltaïques des entreprises, collectivités et autres propriétaires terriens utilisent généralement la tonte mécanique ou le désherbage chimique. 

Le co-usage solaire ou agrivoltaïsme : quand les moutons / ovins cohabitent avec les panneaux solaires !

Le renouvellement naturel des plantes et l’apport de matière organique par les moutons sont extrêmement favorables à la santé du sol sous les panneaux photovoltaïques. 

{{bloc-cta}}

4. Le pâturage additionnel et ses différentes formes

Le pâturage additionnel consiste pour l’éleveur à utiliser le fourrage déjà présent dans l’environnement comme les couverts végétaux, les champs de céréales, les parcours boisés, vergers et vignes. Le pâturage de ces terres permet un gain économique tant à l’éleveur qu'au propriétaire terrien qui s’évite des frais de maintenance. 

Enfin, le pâturage additionnel contribue de manière écoresponsable à l’entretien du paysage interurbain. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le projet Brebis_Link qui a pour but la valorisation des valeurs agro écologiques et sociales du pâturage ovin. 

5. Introduire de nouveaux mélanges prairiaux 

En faisant varier les espèces de plantes et graminées semées dans les prairies et les cultures pâturées, on peut apporter une alimentation riche et adaptée aux besoins des troupeaux, à coût réduit.

La première condition du bon fonctionnement de votre système de pâturage est d’éviter le surpâturage, c’est-à-dire d’atteindre les parties vitales de la plante : celles qui vont lui permettre de se renouveler. 

D’autres intercultures sont printanières ou estivales. Par exemple, certaines légumineuses comme la féverole, les trèfles et la luzerne, constituent un excellent apport de protéines bon pour les agneaux. Le pâturage de jeunes pousses est aussi préféré par les moutons qui refusent souvent les herbes grainées. 

6. Comment faire pour conduire le pâturage dans les vergers ?

Un mouton en pâturage dans un verger
Photo de Luc Tribolet sur Unsplash

Le pâturage au milieu des vergers est une pratique qui a montré des résultats probants. Pour la conduite un pâturage dans les vergers, on prendra une vingtaine de brebis au minimum, d’espèces comme les Mourerous et Mérinos qui sont des brebis plus calmes ou Ouessant, de plus petite taille. 

Quelques points de vigilance sont cependant à prendre en compte : 

  • Il est essentiel de garder une gestion calme et sans gestes brusques avec les troupeaux, pour ne surtout pas abîmer les arbres ;
  • Le gardiennage des brebis est presque indispensable, pour surveiller l’état du sol et éviter que les moutons commencent à s’attaquer aux bourgeons.

7. Le pâturage ovin dans les vignes 

Dans les régions viticoles, l’association des éleveurs ovins et des viticulteurs a de nombreux bénéfices

  • Le pâturage des moutons au pied des vignes permet de maintenir un enherbement ras
  • Il apporte jusqu’à un quart de la ration annuelle des brebis et permet une baisse des charges d’alimentation. (Le gain estimé en équivalent foin par mois est estimé à 2500 euros environ) ;
  • Il permet d’éviter l’utilisation de désherbage chimique ou mécanique ; 
  • Il permet d’enrichir la matière organique du sol ; 
  • Enfin, le pâturage permet la diminution du risque de concurrence hydrique à la vigne par les plantes environnantes. 

8. Le pâturage des ovins en système céréalier

Le pâturage ovin en systèmes céréaliers permet d'apporter une source supplémentaire d’alimentation aux animaux et de stimuler la croissance des cultures. 

Le POSCIF, Pâturage Ovin en Système Céréalier en Ile de France, est un projet pensé par l’IDELE pour repenser la place de l’élevage des moutons dans les systèmes de cultures céréalières en Ile de France.

9. Le colza d’hiver : un exemple de pâturage d’interculture 

Faire pâturer les moutons en novembre, c’est possible ? En respectant les bonnes conditions, le pâturage des moutons dans le colza en automne est une bonne alternative. 

En effet, vers novembre le colza est robuste et développé : le troupeau peut consommer le limbe du colza, sans endommager l’apex, au centre de la plante, qui permet la repousse. 

Pour pratiquer ce type de pâturage ovin, il faut éviter de pâturer en situation d’infestation larvaire (grosses altises) ou dans les zones humides

10. Essayer la mixité ovin-bovin

Cohabitation vertueuse : la mixité entre ovins et bovins
Photo de Veronica White sur Unsplash

La mixité ovin-bovin, c’est le fait de mettre des vaches avec des moutons en pâturage

Les bénéfices sont les suivants : 

  • Réduire la pression parasitaire grâce à la mixité entre espèces ;
  • Réduire le montant des charges de vétérinaire ;
  • Limiter les dépenses de l’herbe de fourrage ;
  • Mener à une complémentarité entre agneaux et veaux dans les apports de revenus. 

L'élevage bovin en mixité avec l’élevage ovin peut représenter une part variable du chiffre d'affaires de l’éleveur, en fonction de ses objectifs et de ses besoins. 

Il est possible d’améliorer le pâturage ovin par l’aménagement des parcelles de terrain, l’enrichissement des sols et des espèces semées ou la mixité entre élevage et différentes formes de cultures. Grâce à la mise en place d’aménagements avec les propriétaires fonciers, on peut obtenir des terrains en plus et améliorer ainsi l’apport alimentaire des troupeaux.                                        

{{bloc-astuce}}

Je fais le test !

Hébergez une ferme solaire

et touchez une rente de 1 000€ à 5500€/an par hectare sur 30 ans sans aucun investissement

Déposer mon dossier

L'astuce Ferme Solaire

 ICPE 2714 : votre activité est-elle concernée ?
Réglementation solaire

ICPE 2714 : votre activité est-elle concernée ?

Par 
Hortense Foillard
 • 
15/11/24
ICPE et déchets : Comprendre la réglementation pour les activités de gestion des déchets
Réglementation solaire

ICPE et déchets : Comprendre la réglementation pour les activités de gestion des déchets

Par 
Hortense Foillard
 • 
14/11/24