Ancienne mine : continuer à exploiter son terrain

Le 20 décembre 1990, la dernière mine de charbon a fermé dans le Nord-Pas-de-Calais après 270 ans d'exploitation. (Source : lavoixdunord, “fin des mines”). La plupart du temps, la fermeture des mines est liée au fait que la substance est devenue trop chère à extraire par rapport à son prix de revient.

Aujourd’hui de nombreuses mines sont à l’abandon, petites ou grandes, sous terre ou à ciel ouvert, anciennes ou récentes. Ces terrains dégradés peuvent poser des problèmes lors de leur réhabilitation, notamment du fait des pollutions qu'elles peuvent engendrer et des déchets chimiques issus de la transformation sur place. 

L'énergie solaire, et plus précisément la pose de panneaux photovoltaïques au sol, est une solution privilégiée pour occuper efficacement ces espaces en friche. Voici quelques informations qui vous permettront de comprendre comment envisager la transformation d'un ancien site minier en ferme solaire. 

Les mines, entre ressources stratégiques et questions environnementales

Une mine est une exploitation de minerais sous terre ou à ciel ouvert. Même si beaucoup de mines ont fermé en France au XXe siècle, il en existe encore en métropole (calcaire bitumineux, bauxite, sel), en Nouvelle Calédonie (nickel) ou en Guyane (or). Les minerais et substances extraits ne sont pas des ressources éternelles. L'exploitation des ressources est de plus en plus liée à la gestion de l'énergie et aux questions environnementales. 

L'exploitation minière en France 

Le Code minier définit 24 substances rares jugées d’intérêt général parmi lesquelles : 

• tungstène ; 
• antimoine ; 
• zirconium ;
• cobalt ;
• hafnium ; 
• vanadium ;
• niobium ;
• sélénium ;
• tantale, ; 
• nickel ; 
• germanium ; 
• gallium ; 
• argent  ;
• or, etc.

Ledit Code régit également l'encadrement réglementaire relatif à leur extraction. (Source : mineralinfo)

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La rareté de la substance doit être suffisamment stratégique pour justifier de confier sa gestion à l'État, sans que les propriétaires du sol ne puissent s'y opposer. L'attribution d'un titre minier donne à son détenteur un droit immobilier distinct de celui du propriétaire de la surface du sol (Source : articles L. 122-1, L. 132-8 et L. 611-17). Tous les autres matériaux relèvent des carrières : le propriétaire y garde ses droits sur le sol. 

Des risques liés aux mines abandonnées 

Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), les anciennes mines peuvent présenter des risques géotechniques importants. En France, c’est le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Geoderis qui gère l’après mine et les risques liés : l’organisme souligne l'importance d'une évaluation approfondie de la stabilité du sol.

La dépollution des anciennes mines se fait en fonction de l’usage futur. C’est pour cela qu'on oriente généralement les propriétaires d'anciennes mines très polluées vers des réhabilitations n'impliquant pas d'activités humaines. 

La transition énergétique et la réhabilitation des mines. 

L'extraction minière est étroitement liée aux questions d'autonomie énergétique des pays. 

Si l'utilisation du charbon tend à disparaître en France, c'est pour laisser place à des énergies plus propres. De même, depuis 2017 l'extraction d'hydrocarbures et leurs dérivés sont interdits sur le territoire français. 

La transition d'une énergie à une autre s'accompagne de bouleversements profonds dans les habitudes des citoyens. Des régions entières comme la Ruhr en Allemagne ont vu leur économie s’effondrer à la fin des mines de charbon.

Ainsi, la réhabilitation des anciens sites miniers doit se faire en cohérence avec une vision de long terme englobant les aspects économiques, mais aussi les aspects environnementaux et humains.

Réhabilitation des anciennes mines par le solaire

Aujourd'hui les énergies renouvelables s'avèrent un investissement stratégique pour répondre aux besoins futurs en énergie et éviter une dégradation de la qualité de vie des citoyens sur le long terme (ADEME). En 2023, la production énergétique issue du solaire et de l’éolien combinés a dépassé les 22 % du mix énergétique européen, devant le nucléaire (Le Monde). 

La capacité solaire installée en France est à plus de 17 GWh en 2023 ( Statistiques.developpementdurable.gouv), ce qui souligne son rôle dans la transition énergétique. Elle fait partie des énergies renouvelables comme l'énergie éolienne, hydraulique ou géothermique et participe à construire l’autosuffisance énergétique de la France. 

Dans le cadre de la PPE (Programmation Pluriannuelle pour l'Énergie), l’implantation de centrales de productions d’énergies vertes est encouragée et subventionnée par l'Etat. Les terrains à l'abandon, potentiellement dangereux, que sont les mines, offrent un espace idéal pour l'installation de centrales photovoltaïques.

Réhabilitation d'une ancienne mine : que faire ? 

Les anciennes mines de charbon peuvent être transformées en bases de loisirs, comme les terrils qui sont devenus des pistes de ski dans le nord de la France. D'autres mines sont inondées et deviennent des lacs. Selon la nature des substances autrefois extraites, la transformation d’une ancienne mine en lac peut être favorable ou défavorable à l'installation de la biodiversité sur le long terme. 

Enfin, parmi les différentes options de réhabilitation en particulier si la zone abandonnée peut présenter des risques, les énergies renouvelables s'avèrent un investissement stratégique pour reconquérir les espaces perdus des mines abandonnées. 

Dans de nombreux pays d’anciennes mines ont été transformées en centrales solaires : 

En Chine ou aux États-Unis d’anciennes mines de charbon sont transformées en centrales photovoltaïques (Source : Washington Post : In Virginia, abandoned coal mines are transformed into solar farms - The Washington Post et Wymt.com ‘Kentucky’s largest renewable power project’: Former coal mine to be turned into renewable energy site ; Cina, un parco solare galleggiante su un'ex miniera di carbone - Focus.it ) 

C'est d'ailleurs une tendance mondiale : En Pologne, Italie, Allemagne, Turquie ou Macédoine, la conversion d'anciennes mines en centrales solaires est une façon stratégique de remplacer peu à peu une énergie par une autre.

Viabilisation d’une ancienne mine pour projet solaire

Avant de commencer l'installation de la centrale solaire, la loi exige que des études de viabilité et éventuellement d'impact environnemental soient effectuées pour les projets de grande envergure.

Des données comme l’exposition du terrain à l’ensoleillement ou l'accès au réseau sont analysées pour déterminer la rentabilité du projet. L'obtention d'un permis de construire est une étape essentielle pour pouvoir installer une centrale solaire au sol. Enfin, selon la taille et les impacts potentiels du projet, des autorisations environnementales spécifiques peuvent être requises.  

L'électricité produite sera ensuite réinjectée dans le réseau local ou national d'électricité, ce qui permettra d'apporter une rente annuelle au propriétaire, pouvant aller de 1400 à 5000 € par hectare exploité. Pour faire expertiser votre terrain et recevoir trois devis de développeurs solaires, n'hésitez pas à remplir le formulaire Ferme Solaire en ligne.