Associer agriculture et production d’énergie photovoltaïque apparaît comme une réponse aux enjeux climatiques et énergétiques, en contribuant à l’indépendance stratégique du territoire. La production agricole française doit se renouveler sans perdre ses racines, à travers le maintien de son autonomie et des traditions rurales.
Dans le cadre de la transition énergétique, la France intègre à son paysage de plus en plus d’énergies renouvelables pour moins dépendre des ressources fossiles.
L’agrivoltaïsme représente cette vision d’un futur aux infrastructures plus écologiques, les panneaux solaires étant intégrés à leur environnement, en synergie avec le développement agricole et l’équilibre des écosystèmes.
Dans cet article, nous allons définir ce type d’installations, mais aussi leurs avantages, leurs cas d’application et la mise en œuvre d’un projet d’installation agrivoltaïque.
Voici les éléments essentiels à retenir sur l’agrivoltaïsme :
L’agrivoltaïsme se réfère à une installation de production d’électricité photovoltaïque placée en cohabitation avec une activité agricole : culture céréalière, vignes, maraîchage et arboriculture ou élevage. Sa mission est de créer une synergie entre agriculture et énergie renouvelable.
Au cours des dix dernières années, ce sujet est devenu crucial en France, à tel point que le Sénat a publié un document pour permettre le développement de l’agrivoltaïsme.
La loi n°2023-175 du 10 mars 2023 dite APER définit les installations agrivoltaïques selon les termes suivants :
“Une installation agrivoltaïque est une installation de production d'électricité utilisant l'énergie radiative du soleil et dont les modules sont situés sur une parcelle agricole où ils contribuent durablement à l'installation, au maintien ou au développement d'une production agricole. (...)”
Plus précisément, l’article L. 314-36 du code de l'énergie explique que l’installation doit répondre à trois conditions d’application pour que la production d’électricité s’intègre au paysage agricole :
Cette notion de service rendu est essentielle pour que l’opération soit viable. Ces services peuvent être de différentes natures :
La loi APER est suivie d’un décret d’application paru en 2024. Il s’agit d’un cadre pour le développement des projets photovoltaïques sur les terrains des agriculteurs.
Ce décret est voué à faire en sorte que les services rendus à l’agriculture par le photovoltaïque soient correctement appliqués et mesurés.
Ce n’est pas l’agriculteur, mais l'énergéticien qui monte, finance et gère l’installation. Les mesures apportées par le décret agrivoltaïque de 2024 visent notamment à garantir :
Deux notions émergent de ce décret : celles de revenu durable et de production agricole significative.
Un revenu agricole est dit durable lorsque la moyenne des productions animales ou végétales après la pose des panneaux photovoltaïques n’est pas inférieure à celle qui existait auparavant. La notion de production agricole significative rejoint cette dernière.
En France, la production agricole doit répondre aux besoins alimentaires croissants des Français : d’ici 2050, il faudra produire 56 % de ressources supplémentaires pour satisfaire la demande. En parallèle, de nouveaux défis se présentent, comme la sécheresse liée aux canicules ou l’appauvrissement des sols.
L’objectif premier est de réduire notre dépendance aux ressources fossiles grâce à une sobriété accrue dans notre consommation énergétique. Pour accompagner la décarbonation, la diversification des sources de production d’énergie est nécessaire, en priorisant les énergies vertes.
C’est ici que les panneaux solaires photovoltaïques interviennent. Ils sont une source de production d’électricité discrète et peu coûteuse en main-d'œuvre, qui peut s’intégrer parmi les activités agricoles.
Cette pratique s’insère dans la ferme du futur comme une réponse aux interrogations sur l’avenir de la production alimentaire et agricole française.
Les agriculteurs, en tant qu’acteurs essentiels du territoire, jouent un rôle central dans l’intégration de l’installation dans le paysage rural. Cette démarche repose sur une collaboration étroite entre ces derniers et les autres parties prenantes afin de garantir une harmonie entre production agricole et énergétique.
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Cette pratique répond au besoin grandissant de développement de la production d’énergies renouvelables et de leur intégration aux infrastructures existantes. Des instituts français comme l’INRAE et l’IDELE, qui pensent l’agronomie de demain, ont mené des études sur différentes combinaisons entre culture et solaire, pour constater les bénéfices de ce système.
Le “recueil de retours d'expériences sur les systèmes PV en terrains agricoles”, disponible sur la librairie en ligne de l’ADEME, fait part des atouts et des faiblesses de chaque type d’association agrivoltaïque. Il en ressort que :
Dans ce recueil, de nombreuses autres questions sont abordées, notamment celle de l’ombrage des structures photovoltaïques, qui nécessite un approfondissement des connaissances agronomiques pour permettre des résultats futurs optimaux.
Une installation agrivoltaïque est utile précisément au moment où les conditions climatiques se font de plus en plus préoccupantes, exposant le bétail à des épisodes de canicule et de sécheresse répétés.
Parmi les possibilités, l’association pâturage et solaire fournit une ombre pour la pâture qui bénéficie aux moutons comme à la pousse sous panneaux en cas de forte chaleur. Les installations photovoltaïques imitent les arbres en protégeant les animaux, tout en produisant de l’électricité.
Aujourd’hui, en France, près de 50 000 exploitations agricoles produisent déjà 20 % de l’énergie renouvelable, soit 3,5 % de la production nationale.
La production énergétique du secteur agricole représente 96 % des biocarburants, 83 % de l'éolien, 26 % du biogaz, 13 % du solaire et 8 % de la biomasse chaleur. L’ADEME prévoit une multiplication par 3 de cette production d'ici 2050, touchant 280 000 exploitations.
Les centrales photovoltaïques au sol, sur toiture ou en ombrières sont des alliées puissantes de la décarbonation : elles permettent de réduire les émissions de dioxyde de carbone sans entraver le développement agricole.
De plus, les panneaux photovoltaïques ne nécessitent que très peu d’entretien, aucune ressource humaine et pas de flux de transport routier, contrairement à la méthanisation qui nécessite le déplacement des intrants.
Quels sont les types de combinaisons agrivoltaïques ? Le rapport de l’ADEME recense plus d’une dizaine de pratiques :
Du maraîchage à l’élevage de bovins ou d’ovins, en passant par la mise en place d’un bâtiment agricole photovoltaïque, de nombreuses structures existent pour lier production d’électricité verte et activités agricoles. Pour tous ces types d’installations, le principe du service rendu à l’agriculture reste le critère clé à respecter.
Pour chaque configuration, des conditions contractuelles et un accompagnement spécifiques sont nécessaires pour que le propriétaire exploitant puisse prendre les meilleures décisions.
La synergie entre activités agricoles et production d’énergie peut avoir lieu à travers plusieurs types d’installations, pour une intégration optimale du système au sein de l’exploitation. En voici quelques exemples :
Comme le précise le Sénat, le développement du photovoltaïque doit se concentrer sur une exploitation raisonnée de la surface au sol, avec en priorité les toits ou les terrains dégradés, pour permettre la reconversion des friches ou des terrains pollués et des surfaces cultivées non rentables.
Le propriétaire du terrain dégradé bénéficie de la rente foncière de cette installation pour revaloriser un terrain agricole pollué par des activités préexistantes ou pour valoriser une surface non exploitable.
Conformément au décret dédié, la disposition des panneaux doit être adaptée aux cultures préexistantes.
Une étude de faisabilité est présentée en amont. Les initiatives agrivoltaïques doivent être conformes à la réglementation du photovoltaïque au sol et font, pour la plupart, l’objet d’une demande de permis de construire auprès du maire.
Une fois la zone choisie et l’autorisation obtenue, l’installation se fait en fonction de considérations techniques assurant la rentabilité :
Un installateur certifié est chargé d’installer les panneaux conformément aux conclusions de l’étude et aux termes du contrat. Il est possible d’être accompagné par le label “Projet agrivoltaïque” créé par l’AFNOR qui encadre la mise en place des installations photovoltaïques.
Les bénéficiaires de ce label AFNOR Agrivoltaïque peuvent en profiter dès la conception du dossier et faciliter ainsi l’instruction de ce dernier.
Afin de concrétiser ses ambitions agrivoltaïques, il est crucial d’établir en amont un contrat qui lie le propriétaire du terrain et le développeur photovoltaïque. Quelle que soit la forme juridique de l’exploitation agricole, ce contrat devra respecter et protéger le droit de l’agriculteur, afin de ne pas dénaturer son activité.
En effet, les agriculteurs sont protégés par différents types de baux agricoles, notamment le bail rural qui s’applique aux terrains, bâtiments ou autres biens immobiliers à usage agricole.
L’installateur des panneaux ou des modules photovoltaïques garantit le bon déroulement du projet et sa viabilité financière sur toute la période du contrat. L’agriculteur doit quant à lui rester protégé dans son droit. Son activité originale doit être maintenue.
Quelle que soit la nature du bail, l’essentiel est de trouver un équilibre entre les intérêts des parties prenantes à travers un mécanisme qui sécurise l'énergéticien pour le financement bancaire, mais aussi l’agriculteur via le bail rural.
La vente de l’électricité via le réseau national permet à l’installateur de la centrale d’assurer sa rentabilité. Via un système d’appel d’offres, l’exploitant de la centrale vend l’électricité au réseau national, afin d’amortir sur la durée du bail le coût de l’investissement initial.
L’État met à disposition des outils législatifs et des aides financières pour compléter les ambitions agrivoltaïques. Il est également possible de se faire accompagner par la Chambre d’Agriculture, qui connaît le territoire, ou de s’adresser à des experts pour comprendre la rentabilité spécifique du terrain rural.
Face aux changements climatiques, la nécessité d’une neutralité en matière de gaz à effet de serre a mené l’État français à fixer des objectifs ambitieux.
La part d'énergies renouvelables dans la production d'électricité doit ainsi atteindre 40 % en 2030, alors qu’elle s’élevait à 30,9 % en 2023 selon RTE. Un autre chiffre clé est annoncé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie : une puissance d’au moins 100 GW de photovoltaïque en 2050.
Or, le décret du 8 avril 2024 confère aux initiatives agrivoltaïques un rôle crucial dans la décarbonation en France. Le cadre législatif français est donc favorable à ces derniers et favorise leur développement, dans le respect des activités préexistantes.
L’émergence de nouvelles technologies permet aussi de stimuler la synergie entre production agricole et énergétique. On peut notamment citer :
La production énergétique doit compléter l’activité agricole, mais pas la remplacer. Pour anticiper les dérives, le décret du 8 avril 2024 établit deux dispositions :
Contrairement aux projets photovoltaïques en autoconsommation, la construction d’une installation agrivoltaïque n’ouvre droit à aucune subvention publique. L’agriculteur ou le propriétaire foncier doit donc assumer l’intégralité du financement, incluant l’installation, l’exploitation et le démantèlement du site.
La vente d’électricité permet de générer des revenus à long terme, rendant l’investissement potentiellement rentable sur la durée. L’optimisation du projet (orientation des panneaux, compatibilité avec l’activité agricole) est donc cruciale pour assurer la viabilité économique du projet.
Ferme Solaire propose une alternative, en mettant les porteurs de projets agrivoltaïques et les propriétaires fonciers en relation avec les énergéticiens pour valoriser leur terrain sans avoir à assurer le financement de l’installation.
L’agriculteur trouve un développeur sans devoir avancer les frais : l’intégralité des démarches administratives et financières est prise en charge. Il touche une rente assurée, de 1 000 € à 5 000 € par an par hectare, sur 40 ans et sans aucun investissement. La taxe foncière est à la charge du producteur d’énergie, allégeant encore les coûts pour le propriétaire du terrain.
Ferme Solaire aide également les propriétaires à valoriser les atouts de leur terrain et propose jusqu’à trois offres de développeurs d’énergie, pour leur permettre de sélectionner la solution la plus adaptée à leur besoin.
Le décret sur l'agrivoltaïsme du 8 avril 2024 établit un cadre juridique clair pour le développement de cette pratique en France :
Cette pratique combine la production d'électricité solaire avec l'activité agricole sur une même parcelle. Les panneaux solaires sont installés au-dessus des cultures ou des pâturages, permettant l’utilisation des terres agricoles tout en produisant de l'énergie renouvelable.
Ses avantages sont nombreux :
Dans le cadre d’une installation agrivoltaïque, le taux de couverture représente la part des cultures sous panneaux recouvertes par l’ombre des panneaux solaires.
Réglementé par le décret du 8 avril 2024, le taux de couverture idéal doit se situer entre 20 % et 40 % selon le type de culture.
Les cultures les plus adaptées sont celles qui profitent des conditions microclimatiques favorisées par l'ombre partielle. On peut citer :
La durée de vie d'un panneau solaire agricole est de 20 à 25 ans en moyenne. Ce dispositif est recyclable à 98 %. En France, un organisme d’État, appelé Soren, assure leur recyclage.
Ce type de production énergétique présente plusieurs inconvénients :
En hiver, le rendement d’un panneau solaire en France varie généralement entre 2 et 5 %, selon la zone, l’ensoleillement, l’inclinaison et la qualité du panneau. Le rendement est ainsi 2 à 3 fois moins important qu’en été. La production est réduite à cause des journées plus courtes et du faible ensoleillement.
Propriétaire foncier ou jeune éleveur en installation : réduisez vos coûts et valorisez vos terrains. Si vous avez un objectif de production d’électricité sur votre exploitation, de nombreuses offres sont possibles, selon votre filière de production ou votre type de culture.
Chez Ferme Solaire, nous vous accompagnons dans votre ambition pour garantir votre sérénité. Notre accompagnement se fait en trois étapes :
Sources :
https://www.senat.fr/leg/exposes-des-motifs/ppr21-030-expose.html
et touchez une rente de 1 000€ à 5500€/an par hectare sur 30 ans sans aucun investissement